<!DOCTYPE HTML PUBLIC "-//W3C//DTD HTML 4.01 Transitional//EN"> <html> <head> <title>Mamadou Goita, Madani Koumare - Universitas Forum, Vol. 3, No. 2, June 2012</title> <meta http-equiv="Content-Type" content="text/html; charset=iso-8859-1"> <style type="text/css"> <!-- body { text-align: center; } table {padding:5px; margin:0; width:100%; border:0; } p { font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; font-size: 12px; color: #000000; line-height: 140%; } ul li { font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; font-size: 12px; color: #000000; line-height: 140%; } td { padding:3px; margin:0; line-height: 140%; } .tit { font-weight: bold; text-align: center; font-family: Georgia, "Times New Roman", Times, serif; font-size: 18px; color: #000000; } .uf{ font-weight: normal; text-align: right; font-size: 12px; color: #009900; font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; margin: 0px; padding: 0px; } .ufsotto{ font-weight: normal; text-align: right; font-size: 12px; color: #999999; font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; margin: 0px; padding: 0px;} .note { font-size: 10px; font-family: Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif; } .note p{ padding: 0px; margin-top: 3px; margin-bottom: 0px; font-family: Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 10px; } --> </style> </head> <body> <table> <tr> <td> <div class="uf">EN PRATIQUE</div> </td> </tr> <tr> <td> <div class="tit">EMPLOI, TRAVAIL, SOUVERANITE ALIMENTAIRE ET ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE AU MALI <br/> <br/> </div> </td> </tr> <tr> <td><p><em>Mamadou Goïta, Madani Koumare</em><a href="#a">*</a></p> <p><b>Introduction</b></p> <p>Aborder la question de la S&eacute;curit&eacute; et la Souverainet&eacute; alimentaires, de l'Emploi et du travail sous le prisme de l'Economie Sociale et Solidaire (ESS) n&eacute;cessite de s'appesantir sur les logiques d'articulation entre les acteurs repr&eacute;sentant l'Etat, les professionnels de la base, les organisations de la soci&eacute;t&eacute; civile, les collectivit&eacute;s locales et le secteur priv&eacute;.</p> <p>La capacit&eacute; de r&eacute;sistance des entreprises de l'&eacute;conomie sociale face aux crises syst&eacute;miques, leur importance dans la promotion de l'emploi, surtout pour les jeunes et les femmes, ainsi que l'am&eacute;lioration des revenus des populations pauvres, ont fini par convaincre le gouvernement du Mali du bien-fond&eacute; de la mise en place d'un meilleur cadre pour leur d&eacute;veloppement.</p> <p align="center"><img src="http://www.universitasforum.org/imm/img33.JPG"/><br/></p> <p>De meme, le devoir de garantir la s&eacute;curit&eacute; et la souverainet&eacute; alimentaires, notamment face aux d&eacute;fis d&eacute;mographiques, au changement climatique et aux crises alimentaires r&eacute;p&eacute;titives, pousse de plus en plus le gouvernement &agrave; promouvoir les fili&egrave;res agricoles comme un axe fort de sa strat&eacute;gie nationale.</p> <p>Il demeure cependant &eacute;vident que pour que toutes ces dispositions soient p&eacute;rennes, il est n&eacute;cessaire de les adosser &agrave; des politiques nationales coproduites par l'Etat et les diff&eacute;rents acteurs.</p> <p>La pr&eacute;sente &eacute;tude de cas, r&eacute;alis&eacute;e dans le cadre de la contribution au contenu scientifique du FIESS 2011, s'est focalis&eacute;e sur : <br/><br/> 1. les politiques publiques qui favorisent l'&eacute;conomie sociale et solidaire ;<br/> 2. les conditions de succ&egrave;s du dialogue et du partenariat public/communaut&eacute; pour l'&eacute;laboration conjointe de ces politiques et l'impl&eacute;mentation des initiatives ;<br/> 3. les r&eacute;sultats des politiques publiques mises de l'avant pour promouvoir ou renforcer l'&eacute;conomie sociale ;<br/> 4. la contribution de l'&eacute;conomie sociale et solidaire aux objectifs de d&eacute;veloppement vis&eacute;s par les politiques publiques cibl&eacute;es.</p> <p>Le rapport pr&eacute;sente la synth&egrave;se des r&eacute;sultats de l'&eacute;tude de cas r&eacute;alis&eacute;e au Mali sur l'emploi et le travail d'une part et sur la s&eacute;curit&eacute; et la souverainet&eacute; alimentaires d'autre part, en lien avec l'&eacute;conomie sociale et solidaire. </p> <p>Avec un taux d'accroissement annuel moyen de 2,6%, selon les r&eacute;sultats provisoires du RGPH de l'INSAT de 2009, la population malienne est estim&eacute;e &agrave; 14 517 176 millions d'habitants. Cette population est essentiellement rurale avec seulement 34% d'habitants vivant en milieu urbain. Elle est compos&eacute;e de 50,5% de femmes et de 49,5% d'hommes. En outre, la population se caract&eacute;rise par son extreme jeunesse avec 49% d'habitants âg&eacute;s de moins de 15 ans. </p> <p>Dans la question du chomage et du sous-emploi, particuli&egrave;rement chez les jeunes et chez les femmes, demeure un d&eacute;fi majeur. </p> <p>C'est fort de ce constat que, depuis 1992, le Mali a mis en oeuvre diff&eacute;rents programmes de r&eacute;forme qui ont permis d'enregistrer des r&eacute;sultats plus ou moins concluants dans la lib&eacute;ralisation &eacute;conomique, la r&eacute;duction des d&eacute;s&eacute;quilibres macro-&eacute;conomiques et le r&eacute;tablissement des conditions d'une croissance durable et soutenue de l'&eacute;conomie nationale. Malgr&eacute; les diff&eacute;rents efforts, les r&eacute;sultats sont mitig&eacute;s quant &agrave; la probl&eacute;matique de l'emploi des jeunes et du travail qui demeure pr&eacute;caire et relativement rare dans le secteur dit « moderne ». </p> <p>D'autres options, telle que l'ESS, pratiqu&eacute;es par l'ensemble des acteurs professionnels qui n'ont pas d'importants revenus et qui se regroupent pour pouvoir acc&eacute;der &agrave; la formation, au logement, aux soins m&eacute;dicaux, &agrave; la consommation et au moyens de financement des activit&eacute;s de production, de transformation et de commercialisation, sont de plus en plus explor&eacute;es comme alternatives cr&eacute;dibles pour la cr&eacute;ation d'emploi et la protection du droit au travail. En effet, l'ESS est une <em>« pratique qui r&eacute;pond aux besoins &eacute;conomiques, professionnels et socioculturels collectifs de mani&egrave;re durable et &eacute;quitable »<a href="#1">1</a></em>.</p> <p>Cependant, malgr&eacute; les avanc&eacute;es r&eacute;alis&eacute;es depuis la cr&eacute;ation du R&eacute;seau national d'appui &agrave; la promotion de l'&eacute;conomie sociale et solidaire (RENAPESS) en 2003, <em>« les d&eacute;fis &agrave; relever dans le secteur de l'ESS sont nombreux et concernent surtout l'application d'une politique nationale adapt&eacute;e &agrave; la r&eacute;alit&eacute; des acteurs et actrices et assez novatrice pour permettre un d&eacute;veloppement harmonieux des entreprises d'&eacute;conomie sociale et solidaire au Mali »</em><a href="#2">2</a>.</p> <p>La crise alimentaire de 2007 s'est manifest&eacute;e au Mali &agrave; travers de sp&eacute;culations sur les prix et la p&eacute;nurie des denr&eacute;es de premi&egrave;re n&eacute;cessit&eacute; (riz, bl&eacute;, huile, sucre). En tant que r&eacute;seau de proposition, le RENAPESS a tenu, en juillet 2007, un s&eacute;minaire multi-acteurs afin de trouver des propositions d'alternatives &agrave; l'importation desdites denr&eacute;es pour pr&eacute;munir les populations contre l'ins&eacute;curit&eacute; alimentaire. L'une des recommandations de cet atelier portait sur l'&eacute;laboration d'une politique nationale favorisant la transformation du fort potentiel de produits locaux par les entreprises de l'&eacute;conomie sociale. Il s'en est suivi un dialogue d'approfondissement avec la Direction nationale de la protection sociale et de l'&eacute;conomie solidaire qui assurait la pr&eacute;sidence de ce s&eacute;minaire.</p> <p>Les entreprises de l'&eacute;conomie sociale &eacute;voluant dans l'artisanat, l'agro-sylvo-pastoral et le petit commerce ont tr&egrave;s peu de reconnaissance l&eacute;gale et n'ont acc&egrave;s &agrave; aucun droit social, alors meme qu'elles repr&eacute;sentent un pilier important de l'&eacute;conomie du Mali. Il ressort de l'analyse des chambres de m&eacute;tier, par exemple, deux probl&eacute;matiques cruciales auxquelles le RENAPESS cherche des r&eacute;ponses : 1) le travail dit informel est la forme d'activit&eacute; la plus courante au Mali, mais ne permet pas de travailler dans des conditions d&eacute;centes ; 2) la d&eacute;centralisation ne fonctionne pas &agrave; souhait : les &eacute;lus locaux sont, non seulement insuffisamment form&eacute;s &agrave; leur propre role, mais ne parviennent pas non plus &agrave; int&eacute;grer les dispositifs et les acteurs de l'&eacute;conomie informelle dans les plans de d&eacute;veloppement local.</p> <p>Cependant, l'organisation progressive des activit&eacute;s de l'&eacute;conomie informelle<a href="#3">3</a> , c'est-&agrave;-dire leur transformation en entreprises sociales<a href="#4">4</a> , constitue une des alternatives cr&eacute;dibles pour relever le d&eacute;fi du chomage et du sous-emploi au Mali.</p> <p>Le d&eacute;veloppement du secteur de l'ESS impose donc aux associations professionnelles de multiples d&eacute;fis, au nombre desquels le renforcement de leurs capacit&eacute;s dans le domaine syndical, afin de maîtriser la l&eacute;gislation nationale, les conventions internationales, le dialogue social mais aussi et surtout les contours de la protection sociale ; dans le but de d&eacute;fendre plus efficacement les droits de leurs membres et d'atteindre les objectifs de l'Organisation internationale du travail (OIT), visant &agrave; assurer partout et pour tous le travail d&eacute;cent d'ici &agrave; l'an 2015.</p> <p>L'objectif est de garantir au sein des entreprises de l'ESS des conditions de travail d&eacute;centes. Cela passe n&eacute;cessairement par la responsabilisation des acteurs concern&eacute;s: les employeurs, les acteurs professionnels, les associations professionnelles, les chambres des m&eacute;tiers et les &eacute;lus locaux. C'est afin d'atteindre cet objectif que la cr&eacute;ation d'un dispositif participatif pour l'emploi local est encourag&eacute;e. Ainsi, les acteurs professionnels, et plus g&eacute;n&eacute;ralement les citoyens, auraient acc&egrave;s &agrave; tout l'appui dont ils auraient besoin et toute l'information qui existe pour qu'ils puissent travailler dans des conditions d&eacute;centes. C'est &eacute;galement dans ce but que tous les acteurs du secteur informel doivent se mobiliser pour que soit reconnu, officiellement, un statut de travailleurs de l'&eacute;conomie informelle, qui inclura une protection sociale, l'acc&egrave;s aux droits &eacute;conomiques et sociaux et une fiscalit&eacute; adapt&eacute;e. Par exemple, dans la Loi d'orientation agricole du Mali (LOA) les exploitations familiales sont reconnues comme des entreprises agricoles, b&eacute;n&eacute;ficiant d'un statut particulier qui leur permet de s'organiser en coop&eacute;ratives.</p> <p>Ces entreprises de l'ESS que sont les coop&eacute;ratives permettent de cr&eacute;er de la richesse et d'en assurer la redistribution &agrave; travers, entre autres, la cr&eacute;ation d'emploi, l'acc&egrave;s aux facteurs de production, la valorisation des produits locaux et la mise en march&eacute;, &agrave; travers une meilleure organisation des diff&eacute;rents march&eacute;s profitant &agrave; l'&eacute;conomie locale et nationale.</p> <p>En parall&egrave;le, pour pallier le manque de formation professionnelle et le manque d'information sur les m&eacute;canismes existants, les entreprises de l'ESS font la promotion des normes et pratiques du travail d&eacute;cent.</p> <p>Quant aux syndicats qui s'occupent de la protection sociale dans leur globalit&eacute; (aspects juridiques et judiciaires, l&eacute;gislatifs et r&eacute;glementaires), ils jouent un role tr&egrave;s important dans l'att&eacute;nuation des cons&eacute;quences sociopolitiques de la lib&eacute;ralisation/privatisation &agrave; outrance, et des crises de l'emploi qui s&eacute;vissent le Mali. Ils ont particuli&egrave;rement contribu&eacute; &agrave; d&eacute;velopper des moyens de lutte et de pression citoyenne pour pousser l'Etat &agrave; mieux prendre en compte les droits des travailleurs ; y compris la protection sociale des femmes et des jeunes. Dans ce domaine, le Mali enregistre le premier syndicat de producteurs agricoles de la Communaut&eacute; Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).</p> <p>La mise en place, envisag&eacute;e dans le cadre du plan d'action de la Politique Nationale de l'Economie Sociale et Solidaire (PNESS), d'un syst&egrave;me d'alerte sur les violations du droit au travail, en partenariat avec le BIT (Bureau International du Travail au Mali), la Conf&eacute;d&eacute;ration Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) et la Direction Nationale de la Protection Sociale et de l'Economie Solidaire (DNPSES), participe de l'acc&egrave;s au travail d&eacute;cent dans les entreprises, qu'elles soient publiques ou priv&eacute;es.</p> <p>Ceci est une orientation politique voulue par l'Etat afin de prendre en compte l'approche des droits humains dans l'&eacute;laboration des programmes et projets publics.</p> <p>La grande partie des actions relatives &agrave; l'atteinte de la souverainet&eacute; alimentaire est structur&eacute;e autour des activit&eacute;s agro-sylvo-pastoral constituant le secteur dit «agricole». Ce secteur regroupe en son sein une large gamme d'emplois agricoles (81,6% des emplois au Mali) et non agricoles interreli&eacute;s. La question de l'emploi et du travail avec une approche de l'ESS dans un tel contexte ne peut etre abord&eacute;e sans faire allusion de façon explicite aux emplois agricoles et aux emplois connexes non agricoles. Les soci&eacute;t&eacute;s coop&eacute;ratives, les mutuelles sociales de diff&eacute;rentes natures, les entreprises sociales, les associations villageoises, les tontines, les institutions de finance solidaire, les groupements d'int&eacute;ret &eacute;conomique, les micro- entreprises artisanales, etc., qui sont des outils par excellence de l'ESS, sont en grande majorit&eacute; organis&eacute;es autour de la production, de la transformation/valorisation et de la mise en march&eacute; des produits agricoles v&eacute;g&eacute;taux, sylvicoles, forestiers et animaux. </p> <p><b>Economie sociale et solidaire et emploi et travail</b></p> <p>Existen igualmente órganos consultivos espec&iacute;ficos similares al Consejo para el Fomento de la Econom&iacute;a Social (aunque en algún caso están referidos al Cooperativismo) en la mayor&iacute;a de las Comunidades. </p> <p><b>Organizaciones Representativas de la Econom&iacute;a Social</b></p> <p>Plusieurs &eacute;tudes prouvent que le chomage frappe davantage les jeunes que les adultes au Mali. <em>« Au Mali, un jeune a quasiment deux fois plus de malchance de se retrouver au chomage qu'un adulte »</em><a href="#5">5</a> .</p> <p>A nivel regional existen plataformas de las que hemos calificado como "multi-familias" de dos tipos las que incluyen sólo a cooperativas (en Pa&iacute;s Vasco o Cataluña por ejemplo) o las que incluyen a otras fórmulas empresariales (como es el caso de CEPES-Andaluc&iacute;a, la más antigua de 1993 y que desde 1997 adhiere al CEPES estatal).</p> <p>La population malienne en âge de travailler est estim&eacute;e &agrave; 48,7 % en 2010. Le taux d'emploi pour la meme p&eacute;riode s'&eacute;tablit &agrave; environ 45%, pour l'ensemble de la population en âge de travailler. Cette population est in&eacute;galement r&eacute;partie entre les diff&eacute;rents secteurs &eacute;conomiques ; le secteur primaire occupe 81,6% des actifs avec cependant, une pr&eacute;pond&eacute;rance des emplois agricoles. 11,6% des maliens actifs travaillent dans le secteur tertiaire, où les industries manufacturi&egrave;res offrent beaucoup plus d'opportunit&eacute;s d'emploi. Le secteur secondaire arrive en troisi&egrave;me position avec seulement 6,7% des emplois. Le commerce dans ce secteur, est le plus grand pourvoyeur d'emploi.</p> <p align="center"><img src="http://www.universitasforum.org/imm/img34.JPG"/><br/></p> <p>On remarque que 88% des emplois sont localis&eacute;s en milieu rural contre seulement 12% en milieu urbain. </p> <p>L'&eacute;conomie sociale et solidaire n'est pas une pratique nouvelle au Mali, cependant, sa place et sa contribution dans le d&eacute;veloppement sont largement en deç&agrave; de son role de r&eacute;gulation &eacute;conomique et sociopolitique. </p> <p><b>Les constats</b></p> <p>- insuffisance de concertation, de collaboration et de partenariat autour de la recherche-action sur les probl&eacute;matiques de l'emploi, de l'insertion socioprofessionnelle ; faiblesse du dispositif de financement des initiatives &eacute;conomiques des jeunes et des femmes ; <br/> - difficult&eacute;s d'acc&egrave;s des entreprises d'&eacute;conomie sociale et solidaire aux march&eacute;s publics nationaux ;<br/> - jusqu'en 2010, absence de strat&eacute;gie ou politique nationale de promotion de l'&eacute;conomie sociale et solidaire ;<br/> - l'existence d'une loi d'orientation agricole assez progressiste dans le sens de la promotion de l'ESS mais qui a du mal &agrave; s'articuler &agrave; des programmes coh&eacute;rents pour sa mise en oeuvre effective ;<br/> - l'existence de plusieurs documents juridiques et l&eacute;gislatifs dont la coh&eacute;rence globale reste faible ;<br/> - l'existence de la politique nationale d'emploi avec des services techniques sp&eacute;cialis&eacute;s pour sa mise en oeuvre. </p> <p><b>Contribution et role de l'&eacute;conomie sociale et solidaire en lien avec l'emploi et le travail</b></p> <p>Le tissu &eacute;conomique du Mali se caract&eacute;rise d'une part, par la pr&eacute;sence d'un secteur informel tr&egrave;s important et d'autre part, par un secteur formel qui compte pr&egrave;s de 100 000 employ&eacute;s. </p> <p>Le secteur &eacute;tatique avec pr&egrave;s de 40 000 agents, repr&eacute;sente moins de 20 % des actifs salari&eacute;s. Le tissu industriel compos&eacute; de quelques centaines d'entreprises de taille moyenne est assez faible et ne repr&eacute;sente que 25 % du PIB. Le commerce est la branche d'activit&eacute; la plus dynamique meme s'il est fortement plomb&eacute; par la concurrence d&eacute;loyale. En termes de contribution de l'ESS au d&eacute;veloppement de la main d'oeuvre sur le territoire national, il y a des initiatives d'appui porteuses aux acteurs de l'&eacute;conomie sociale et solidaire, aux entreprises de l'&eacute;conomie sociale et solidaire et aux organisations d'appui &agrave; la base de la soci&eacute;t&eacute; civile.</p> <p><em>L'Economie Sociale et Solidaire au Mali c'est </em>: 17 090 coop&eacute;ratives enregistr&eacute;es avec 741 000 adh&eacute;rents, 24 millions de dollars de chiffre d'affaires et 2 000 emplois directs ; 151 mutuelles dont 143 ont pour activit&eacute; principale la sant&eacute; ; 125 institutions de finance solidaire avec 1 050 000 soci&eacute;taires, 222 millions de dollars et 3 093 employ&eacute;s ; 8 200 associations, 235 000 micro-entreprises pour la seule ville de Bamako ; 126 millions de dollars de contribution annuelle dans l'&eacute;conomie nationale. </p> <p><b>Les insuffisances actuelles dans le dispositif de mise en oeuvre</b></p> <p>La situation de l'emploi au Mali est pr&eacute;occupante. La forte croissance d&eacute;mographique acc&eacute;l&egrave;re l'afflux de jeunes sur le march&eacute; du travail et l'urbanisation croissante, li&eacute;e en grande partie &agrave; l'exode rural, cr&eacute;e des besoins d'emploi qui croissent de mani&egrave;re exponentielle. En outre, il faut signaler l'inad&eacute;quation entre la formation et l'emploi, le sous-emploi rural, li&eacute; &agrave; la dur&eacute;e limit&eacute;e des saisons de production, et la non transformation des produits dans les milieux de cette production, les activit&eacute;s informelles urbaines non structur&eacute;es et le chomage. Ce sont, entre autres, certains des maux qui d&eacute;coulent de la faiblesse des politiques publiques en mati&egrave;re d'emploi et de travail au Mali.</p> <p>Par ailleurs, la politique macro-&eacute;conomique en cours, si elle a engendr&eacute; quelques effets b&eacute;n&eacute;fiques, avec l'&eacute;mergence d'un embryon de secteur priv&eacute; dynamique dans les services et le commerce, s'est aussi traduite par de fortes r&eacute;ductions de l'emploi salari&eacute;, dans le secteur public et parapublic.</p> <p>Cette conjonction de facteurs se traduit par un d&eacute;s&eacute;quilibre g&eacute;n&eacute;ral croissant entre l'offre et la demande d'emploi, accompagn&eacute; de d&eacute;s&eacute;quilibres sp&eacute;cifiques entre les sexes, les g&eacute;n&eacute;rations, les secteurs d'activit&eacute; et les zones. </p> <p>Au Mali, le march&eacute; du travail est fractionn&eacute; en sous-ensembles fortement diff&eacute;renci&eacute;s, avec l'exclusion d'une grande partie de la soci&eacute;t&eacute;. </p> <p>Pour palier certaines des insuffisances, il faut favoriser la croissance &eacute;conomique, sociale et solidaire, et en tirer le meilleur parti, en termes de diversification et massification des bassins d'emploi. Pour ce faire, les projets &agrave; haute intensit&eacute; de main d'oeuvre doivent etre d&eacute;multipli&eacute;s. L'Etat jouera ainsi un role d'orientation, d'impulsion et de protection des groupes vuln&eacute;rables &agrave; travers sa politique nationale d'ESS.</p> <p><b>L'ESS comme strat&eacute;gie alternative</b> </p> <p>L'ESS comprend, au Mali, le secteur de l'artisanat, qui est le secteur de pr&eacute;dilection des travailleurs de l'&eacute;conomie informelle.</p> <p>Le projet de PNESS permettra de cr&eacute;er des dynamiques locales p&eacute;rennes, qui faciliteront l'am&eacute;lioration des conditions de travail des travailleurs de l'&eacute;conomie informelle et certainement la mutation graduelle vers le cadre normatif. Il s'agit d'adopter une strat&eacute;gie qui responsabilise les acteurs incontournables de la promotion de l'emploi (les &eacute;lus locaux, les chambres des m&eacute;tiers, les associations socioprofessionnelles et les travailleurs), au niveau local.</p> <p>Les collectivit&eacute;s locales sont capables d'assurer leur role de d&eacute;veloppement &eacute;conomique et social du territoire. Un dispositif participatif pour l'emploi local devra etre cr&eacute;&eacute; au sein de chaque collectivit&eacute;, pour promouvoir le potentiel &eacute;conomique local, la formation et l'emploi.</p> <p>Il s'agit d'une action innovante car elle permettra de favoriser l'insertion &eacute;conomique et sociale des personnes les plus vuln&eacute;rables par un acc&egrave;s au travail d&eacute;cent.</p> <p>Par ailleurs, l'environnement juridique de cr&eacute;ation des coop&eacute;ratives ainsi que l'exercice de leurs activit&eacute;s sont &agrave; parfaire.</p> <p>En somme, en tant que pays &agrave; vocation agropastorale confront&eacute; &agrave; des d&eacute;fis cycliques de satisfaction des besoins alimentaires fondamentaux, le Mali dispose d'un fort potentiel en mati&egrave;re d'emplois et de travail. </p> <p><b>Economie sociale et solidaire et s&eacute;curit&eacute; alimentaire</b> </p> <p>La s&eacute;curit&eacute; alimentaire est consacr&eacute;e dans la Loi d'Orientation Agricole (LOA) comme un droit pour toutes les maliennes et tous les maliens. Le processus de son &eacute;laboration, en tant que politique publique, est une illustration de la r&eacute;ussite du partenariat entre les pouvoirs publics et les Organisations de la Soci&eacute;t&eacute; Civile (OSC), &agrave; travers les Organisations Paysannes (OP).</p> <p>Le CSLP de premi&egrave;re g&eacute;n&eacute;ration, qui a couvert la p&eacute;riode 2002-2006, avait comme objectif g&eacute;n&eacute;ral de r&eacute;duire la pauvret&eacute; de 63,8 % en 2001 &agrave; 47,5 % en 2006. Pour atteindre cet objectif g&eacute;n&eacute;ral, trois axes strat&eacute;giques prioritaires &eacute;taient pr&eacute;vus :<br/><br/> - Assurer le d&eacute;veloppement institutionnel et l'am&eacute;lioration de la gouvernance et de la participation, en mettant notamment l'accent sur la mise en oeuvre de la d&eacute;centralisation.<br/> - D&eacute;velopper les ressources humaines et l'acc&egrave;s aux services sociaux, en ciblant particuli&egrave;rement l'&eacute;ducation de base (y compris l'alphab&eacute;tisation) et la dimension genre.<br/> - D&eacute;velopper les infrastructures de base et les secteurs productifs, dans une perspective d'&eacute;largissement et de diversification de la base &eacute;conomique du Mali, en mettant notamment l'accent sur le d&eacute;veloppement des fili&egrave;res coton, riz et b&eacute;tail-viande. </p> <p>Au plan juridique, deux textes majeurs organisent le cadre de mise en oeuvre de la politique agricole :<br/><br/> - La loi n° 076 r&eacute;gissant les soci&eacute;t&eacute;s coop&eacute;ratives en R&eacute;publique de Mali, promulgu&eacute;e le 18 juillet 2001. Cette loi n'a jamais &eacute;t&eacute; mat&eacute;rialis&eacute;e par un d&eacute;cret d'application, ce qui constitue un grand probl&egrave;me dans la constitution des soci&eacute;t&eacute;s coop&eacute;ratives pour la structuration des OP, mais aussi pour la cr&eacute;ation des emplois et la promotion du travail d&eacute;cent.<br/> - La loi n° 06-045 portant sur la loi d'orientation agricole, promulgu&eacute;e le 05 septembre 2006.</p> <p>Il est important de signaler que certains textes juridiques et l&eacute;gislatifs, promus au niveau des institutions inter &eacute;tatiques d'int&eacute;gration, constituent aussi des documents de r&eacute;f&eacute;rence pour l'orientation des politiques nationales. Il s'agit, entre autres, de la Politique agricole commune de la Communaut&eacute; Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), appel&eacute;e « Economic Community of West Africa Agricultural Policy » (ECOWAP), de la Politique agricole de l'Union (PAU), de l'Union Economique et Mon&eacute;taire Ouest Africaine (UEMOA) et du Trait&eacute; de l'Organisation et l'harmonisation des droits des affaires en Afrique (OHADA), etc.</p> <p><em>Contribution et role de l'&eacute;conomie sociale et solidaire en lien avec la s&eacute;curit&eacute; alimentaire</em><br/> En Afrique, et particuli&egrave;rement au Mali, l'agriculture<a href="#6">6</a> occupe la grande majorit&eacute; de la population. Elle est essentiellement une agriculture familiale et rurale d&eacute;velopp&eacute;e autour des exploitations agricoles familiales. Celles-ci sont des entit&eacute;s ou des entreprises socio-&eacute;conomiques (d'&eacute;conomie sociale et solidaire) dont le lien entre les membres entrepreneurs est un <em>lien familial</em>. Les membres mettent ensemble leurs moyens en termes de savoirs, savoir-faire, savoir-etre (comportement et attitudes par rapport &agrave; la cr&eacute;ation de la richesse et sa redistribution) et savoir devenir (la capacit&eacute; &agrave; analyser le contexte, l'environnement et &agrave; anticiper sur des r&eacute;ponses qui sont des strat&eacute;gies anti-al&eacute;atoires), mais aussi en termes de ressources financi&egrave;res et mat&eacute;rielles pour produire et satisfaire, en priorit&eacute;, les besoins du m&eacute;nage et de ses membres, et ensuite pour cr&eacute;er de la richesse avec la commercialisation du surplus. La production est d&egrave;s lors, en priorit&eacute; orient&eacute;e vers l'alimentation de la famille, meme si elle n'exclue pas les ventes du surplus pour satisfaire &agrave; d'autres besoins des membres. Cette vente se fait, soit &agrave; travers les coop&eacute;ratives organis&eacute;es qui sont de v&eacute;ritables outils de promotion de l'ESS, soit &agrave; travers des commerçants et/ou des transformatrices et transformateurs de produits locaux. Elle est diff&eacute;rente de l'entreprise agricole de type priv&eacute;, dont le lien entre les membres est le <em>capital financier</em> (les ressources financi&egrave;res proviennent des contributions de chaque actionnaire ou du seul promoteur individuel).</p> <p><b>Politiques publiques existantes en lien avec la s&eacute;curit&eacute; alimentaire</b></p> <p>Au Mali, il existe une loi coop&eacute;rative de 2001 qui r&eacute;gule les conditions de cr&eacute;ation et de fonctionnement des soci&eacute;t&eacute;s coop&eacute;ratives. Cette loi nationale qui a suscit&eacute; des confusions relativement au caract&egrave;re non lucratif des coop&eacute;ratives sera supplant&eacute;e par l'acte uniforme de l'OHADA apr&egrave;s obtention du nombre de ratification requis. </p> <p>D'autres instruments politiques, en lien avec la profession agricole et qui ont des implications sur la s&eacute;curit&eacute; alimentaire, existent dans le pays. Il s'agit essentiellement de la loi sur les semences (contest&eacute;e par les OP), qui organise la production, l'acc&egrave;s et la commercialisation des semences au Mali, de la loi environnementale, qui r&eacute;gule l'utilisation des ressources naturelles et la biodiversit&eacute; et de la loi sur la bios&eacute;curit&eacute;, &eacute;labor&eacute; en catimini qui a fait l'objet de beaucoup de controverses. </p> <p><b>Impacts et/ou lacunes des politiques publiques existantes</b></p> <p>La recherche porte sur les liens entre les politiques de s&eacute;curit&eacute; alimentaire et l'&eacute;conomie sociale et solidaire. L'hypoth&egrave;se &eacute;tant que les politiques s'inspirant de l'approche de souverainet&eacute; alimentaire, c'est-&agrave;-dire des mesures de promotion et de relance de la production locale pour le march&eacute; domestique ou le commerce r&eacute;gional, assorties de mesures sociales compensatoires pour les consommateurs, favorisent les entreprises sociales et solidaires alors que les politiques de lib&eacute;ralisation favorisent l'agro-business ax&eacute; sur les exportations.</p> <p>La recherche devra plus pr&eacute;cis&eacute;ment examiner les politiques d'acc&egrave;s aux aliments &agrave; prix accessibles et de constitution de stocks de s&eacute;curit&eacute;. Notre hypoth&egrave;se est que les mesures s'appuyant sur des r&eacute;ponses collectives endog&egrave;nes, telles que banques villageoises de c&eacute;r&eacute;ales, aide alimentaire et cantines scolaires avec achats locaux des vivres, favorisent l'&eacute;conomie sociale et solidaire (comme les cuisines communautaires ou les coop&eacute;ratives d'achat) alors que les politiques de subvention centr&eacute;es sur les consommateurs (prix plafond, exon&eacute;ration de taxes, etc.) favorisent les importations.</p> <p>Cot&eacute; producteurs, la question de notre recherche est : quel est l'impact des mesures de promotion et de relance de la production et de la transformation locale (tels que programmes d'irrigation, fournitures de semences, acc&egrave;s aux intrants, cr&eacute;dit de campagne) sur les entreprises de l'&eacute;conomie sociale et solidaire - Notre hypoth&egrave;se est que les mesures d'appui &agrave; la production pour le march&eacute; local, de PPC (contrats de production pour les stocks de s&eacute;curit&eacute;, les cantines scolaires, l'aide alimentaire, les semences, etc.) ou de promotion du commerce solidaire et &eacute;quitable, vont consolider &agrave; la fois l'agriculture familiale et les entreprises associatives de production et de transformation, en raison de leurs liens avec la communaut&eacute;, alors que les mesures destin&eacute;es &agrave; r&eacute;pondre aux march&eacute;s externes vont favoriser les investissements internationaux et l'agro-business (ex. : l'achat de terres par des pays ou les contrats d'approvisionnement pour des pays tiers voulant assurer leur propre s&eacute;curit&eacute; alimentaire). Avec une r&eacute;serve possible pour la culture biologique qui peut constituer un march&eacute; externe de niche favorable aux entreprises de l'&eacute;conomie sociale et solidaire.</p> <p>Les Exploitations Familiales nourrissent d&eacute;j&agrave; le Mali et elles peuvent le faire mieux et de façon durable, et aller au-del&agrave;, en favorisant l'&eacute;mergence d'emplois durables, en cr&eacute;ant et en redistribuant la richesse produite, si les conditions politiques, &eacute;conomiques et sociales de son accompagnement sont r&eacute;unies par les diff&eacute;rents acteurs. </p> <p>Quelques d&eacute;fis majeurs auxquels les EF sont confront&eacute;es doivent etre lev&eacute;s pour leur permettre de promouvoir l'ESS au Mali.<br/><br/> - Comment assurer la s&eacute;curisation fonci&egrave;re des exploitations, sans promouvoir la privatisation du patrimoine foncier national aux investisseurs nationaux et &eacute;trangers qui « tuent » les emplois en milieu rural -<br/> - Comment assurer les investissements dans l'Agriculture selon le mod&egrave;le de production promu par l'Agriculture familiale, sans compromettre sa durabilit&eacute; -<br/> - Comment mieux organiser l'assistance technique aux exploitations familiales pour assurer son accompagnement -<br/> - Comment &eacute;laborer des textes d'application de la LOA en coh&eacute;rence avec les principes de la souverainet&eacute; alimentaire -<br/> - Comment promouvoir une approche « revenus » au lieu de l'approche des prix au producteur, qui ne permet pas de prendre en compte les d&eacute;penses (charges) encourues par les exploitants familiaux, pour se nourrir mais aussi pour prendre en charge les services sociaux de base (eau, &eacute;ducation, sant&eacute;, habitat) -<br/> - Comment organiser les march&eacute;s locaux, inter-&eacute;tats et r&eacute;gionaux pour favoriser une meilleure int&eacute;gration des EF dans le syst&egrave;me de l'ESS, pourvoyeuse d'emplois et redistributrice des richesses -<br/> - Comment d&eacute;velopper une approche de recherche participative de façon syst&eacute;matique pour une valorisation des produits locaux et pour leur mise au march&eacute; -<br/> - Quel type de march&eacute; promouvoir pour assurer une p&eacute;rennit&eacute; des exploitations familiales -<br/> - Etc. </p> <p>Existe un consenso en la red de actores sobre la importancia del proceso, por encima de la búsqueda de resultados inmCes d&eacute;fis sont des chantiers sur lesquels des investissements financiers et non financiers sont n&eacute;cessaires pour arriver &agrave; amorcer un v&eacute;ritable d&eacute;veloppement de l'ESS en lien avec la souverainet&eacute; alimentaire au Mali. </p> <p>L'analyse de la situation montre bien que l'existence de textes favorables &agrave; l'ESS n'est pas une garantie des avanc&eacute;es en la mati&egrave;re. Les politiques doivent etre soutenues par des programmes et des projets dynamiques pour avancer dans les pratiques. Les entraves socioculturelles, politiques et &eacute;conomiques doivent etre vaincues pour cr&eacute;er les v&eacute;ritables conditions d'&eacute;mergence des entreprises d'ESS au Mali. Le partenariat Etat-Soci&eacute;t&eacute; Civile ne doit donc pas s'arreter &agrave; l'&eacute;laboration des politiques, mais il doit aller au-del&agrave; pour aborder les &eacute;tapes de formulation des programmes, leur mise en oeuvre, leur suivi, leur &eacute;valuation et leur capitalisation.</p> <p><b>Politiques publiques alternatives</b> </p> <p>Pour compl&eacute;ter la LOA et pour avoir une v&eacute;ritable politique agro-sylvo-pastorale, il est important d'&eacute;laborer les textes compl&eacute;mentaires suivants :<br/><br/> - La loi fonci&egrave;re (pour g&eacute;rer le foncier rural);<br/> - La loi sur les semences pour mieux l'adapter &agrave; la souverainet&eacute; alimentaire;<br/> - La relecture de la Loi sur la bios&eacute;curit&eacute; pour l'adapter &agrave; la souverainet&eacute; alimentaire, notamment dans sa dimension d'analyse des risques et sur les formes de compensation en cas de d&eacute;gâts;<br/> - Les dispositifs de l'assurance agricole, la s&eacute;curit&eacute; sociale pour les exploitants familiaux, le fonds de calamit&eacute;, le fonds de d&eacute;veloppement de l'agriculture, etc.</p> <p>La mutualisation des ressources et des &eacute;nergies doit permettre de cr&eacute;er une plus grande synergie d'actions. </p> <p>Les deux dimensions de l'&eacute;tude de cas sur le Mali, &agrave; savoir l'emploi, le travail et l'ESS et la s&eacute;curit&eacute; alimentaire et l'ESS, montre bien que le paysage juridique et l&eacute;gislatif est bien fourni en documents de r&eacute;f&eacute;rence, avec des faiblesses mais aussi des acquis importants. Les acquis sont entre autres :<br/><br/> - L'existence de documents de politiques, qui en principe engagent les d&eacute;cideurs et qui contiennent des dispositions pouvant permettre de promouvoir les entreprises de l'ESS;<br/> - Les processus d'&eacute;laboration de certains documents de politique, comme la LOA, qui ont &eacute;t&eacute; relativement participatifs et avec un partenariat entre l'Etat et la Soci&eacute;t&eacute; Civile (SC) ;<br/> - L'&eacute;mergence de certaines organisations de l'ESS comme les mutuelles, les coop&eacute;ratives de diff&eacute;rentes natures, les entreprises sociales, les exploitations familiales mieux structur&eacute;es dans certaines zones am&eacute;nag&eacute;es, etc. </p> <p>Les faiblesses sont relativement li&eacute;es :<br/><br/> - La mise en oeuvre des diff&eacute;rentes politiques et les programmes initi&eacute;s;<br/> - Le manque de coh&eacute;rence des diff&eacute;rents textes qui quelques fois se « neutralisent » et ne permettent pas d'avoir des avanc&eacute;es significatives sur les modes de financement des entreprises d'ESS;<br/> - La confusions et la stigmatisation du secteur dit « informel » qui est criminalis&eacute; &agrave; diff&eacute;rents niveaux ne permettant pas &agrave; ces activit&eacute;s d'&eacute;voluer vers de v&eacute;ritables entreprises d'&eacute;conomie sociale et solidaire r&eacute;pondant aux normes de cr&eacute;ation d'emplois et de richesses et de redistribution de cette richesse au sein de la soci&eacute;t&eacute; malienne.</p> <p>La mise en coh&eacute;rence des programmes et des projets nationaux et locaux, avec ces politiques nationales, demeure un d&eacute;fi majeur.</p> <p>Le Mali a fait un pas important dans la collaboration entre l'Etat et la Soci&eacute;t&eacute; civile dans le processus de coproduction de politiques publiques. Cette collaboration est parfois all&eacute;e plus loin en responsabilisant une Soci&eacute;t&eacute; civile dynamique &agrave; conduire certains processus d'&eacute;laboration et de validation de politiques publiques. Il en a &eacute;t&eacute; ainsi pour la Loi d'orientation agricole (LOA) et pour la Politique Nationale Genre-Mali (PNG-Mali).</p> <p>Le processus d'&eacute;laboration de la LOA a, par exemple, &eacute;t&eacute; une opportunit&eacute; pour tester un dispositif de collaboration entre l'Etat et la soci&eacute;t&eacute; civile, dans le cadre de l'&eacute;laboration d'une politique publique. Autant la phase d'&eacute;laboration a &eacute;t&eacute; ouverte et participative, autant des difficult&eacute;s majeures existent de nos jours pour sa mise en oeuvre. Cette situation est due au fait que les engagements pris dans le plan d'action n'ont pas pu b&eacute;n&eacute;ficier d'un financement autonome de l'Etat pour sa mise en oeuvre. La recherche de financement ext&eacute;rieur a tr&egrave;s largement contribu&eacute; &agrave; avoir des processus parall&egrave;les sur plusieurs chantiers, sans faire r&eacute;f&eacute;rence aux autres acteurs qui ont &eacute;t&eacute; responsabilis&eacute;s d&egrave;s le d&eacute;part du processus.</p> <p>Ces processus participatifs et responsabilisant n'ont pas lev&eacute; toutes les contraintes li&eacute;es &agrave; la mise en oeuvre, au suivi et &agrave; l'&eacute;valuation des actions.</p> <p>A l'issue de cette &eacute;tude de cas, les recommandations suivantes ont &eacute;t&eacute; faites par les acteurs rencontr&eacute;s.<br/><br/> - Par rapport &agrave; l'Emploi et au Travail ;<br/> - Pour les organisations &agrave; vocation &eacute;conomique, il faut arriver &agrave; les renforcer sur les plans normatifs, de la gouvernance et des capacit&eacute;s techniques et professionnelles, en vue de leur mutation en entreprises sociales participant de mani&egrave;re optimale &agrave; l'&eacute;dification du tissu &eacute;conomique national ;<br/> - Il faut &eacute;voluer vers une l&eacute;gislation sp&eacute;cifique permettant le d&eacute;veloppement des entreprises sociales, la transformation de l'&eacute;conomie informelle et la finance solidaire au Mali;<br/> - Les entreprises sociales, qui peuvent se cr&eacute;er dans tous les secteurs d'activit&eacute; et qui sont plus adapt&eacute;es aux pratiques socioculturelles des maliens et aux caract&eacute;ristiques des &eacute;conomies locales, m&eacute;ritent une attention toute particuli&egrave;re. Elles sont &agrave; meme de jouer un role &eacute;minent dans la cr&eacute;ation d'emplois et de revenus, particuli&egrave;rement pour les jeunes et les femmes (en tant que majorit&eacute; de la population malienne et d&eacute;terminants essentiels de la stabilit&eacute; sociopolitique), et dans le renforcement de l'&eacute;conomie nationale, de par leur capacit&eacute; de flexibilit&eacute; et de r&eacute;sistance en p&eacute;riode de crise &eacute;conomique et financi&egrave;re ; <br/> - En d&eacute;pit de l'existence des dispositifs publics et associatifs susmentionn&eacute;s, l'auto-emploi, malgr&eacute; son dynamisme, se fait en majorit&eacute; dans un cadre informel et rencontre beaucoup de conditionnalit&eacute; quant &agrave; la cr&eacute;ation d'entreprises viables ; <br/> - Le d&eacute;fi actuel est de travailler sur les conditions de viabilit&eacute; et de p&eacute;rennit&eacute; par la cr&eacute;ation d'incubateurs et la mise en place de fonds de capitaux patients, pour le financement du d&eacute;marrage et du d&eacute;veloppement des entreprises de l'ESS. <br/> - Par rapport &agrave; la S&eacute;curit&eacute; Alimentaire :<br/> - Consolider le processus &agrave; travers des actions communes entre tous les acteurs;<br/> - Responsabiliser les OP pour la poursuite de l'&eacute;laboration des diff&eacute;rents documents juridiques, pr&eacute;vus pour avoir une politique agricole plus coh&eacute;rente;<br/> - Proc&eacute;der &agrave; une mise en coh&eacute;rence des diff&eacute;rentes politiques pour une meilleure promotion de l'&eacute;conomie sociale et solidaire.<br/> - Faire une relecture de la loi pour mieux l'adapter au contexte national du Mali. </p> <p><b>Conclusion</b></p> <p>L'&eacute;valuation des politiques, strat&eacute;gies et programmes publics du Mali au cours de ces vingt derni&egrave;res ann&eacute;es concernant la s&eacute;curit&eacute; alimentaire, l'emploi et le travail, &agrave; cause de l' incoh&eacute;rence dans leur conception, du d&eacute;ficit d'inclusion des acteurs socioprofessionnels et de la soci&eacute;t&eacute; civile et du secteur priv&eacute; dans leur mise en oeuvre ainsi que de l'appui de la coop&eacute;ration internationale ont dans leur grande majorit&eacute; &eacute;t&eacute; en deç&agrave; des objectifs escompt&eacute;s. </p> <p>Avec la nouvelle loi d'orientation agricole, l'Etat a cr&eacute;&eacute; un cadre juridique qu'il faudrait am&eacute;liorer au fur et &agrave; mesure, en phase avec le « M&eacute;morandum paysan 40» y aff&eacute;rent qui pourrait etre un vrai levain pour le d&eacute;veloppement du travail et l'emploi au travers surtout de l'ad&eacute;quation entre la formation et l'emploi et des r&eacute;gimes de protection sociales sp&eacute;cifiques. </p> <p><b>Bibliographie</b></p> <p>Minist&egrave;re du d&eacute;veloppement social, de la Solidarit&eacute; et des Personnes Âg&eacute;es du Mali, (2010) Projet de documents de la politique Nationale de l'Economie sociale et solidaire, (octobre).<br/> R&eacute;seau Impact, (2007) Modalit&eacute;s de dialogue entre Etat et soci&eacute;t&eacute; civile pour l'&eacute;laboration, la mise en oeuvre et le suivi de politiques publiques de r&eacute;duction de la pauvret&eacute; et des in&eacute;galit&eacute;s, (octobre).<br/> Fernandez R., (2006) L'exigence sociale des droits &eacute;conomiques, sociaux et culturels (DESC) : les rapports alternatifs &eacute;tablis par la soci&eacute;t&eacute; civile comme contributions &agrave; la mise en oeuvre des obligations internationales des Etats. Compte-rendu de la table ronde du 12 juillet.<br/> B&eacute;ridogo B., (2006) La soci&eacute;t&eacute; civile au Mali : analyse environnementale sur ses forces, faiblesses et besoins, (avril).<br/> CCA/ONG, « La soci&eacute;t&eacute; civile et le cadre strat&eacute;gique de lutte contre la pauvret&eacute; », mai 2001 ».<br/> Coulibaly C., (2000) Role et responsabilit&eacute; de la soci&eacute;t&eacute; civile dans un contexte d&eacute;mocratique, (mai).<br/> Floridi M., Sanz C. B., B&eacute;ridogo B., Diakit&eacute; L., (2004) Rapport de Mission d'identification des mesures d'accompagnement de la soci&eacute;t&eacute; civile au Mali, (juillet). <br/> Secr&eacute;tariat g&eacute;n&eacute;ral du Gouvernement : la loi N°04-038 du 5 août 2004 relatif aux associations</p> <hr align="left" width="200px" noshade color="#666666"> </td> </tr> <tr> <td><div class="note"> <p><a name="a">*</a> Madani Koumare, &eacute;conomiste sp&eacute;cialis&eacute; en management de projets et en gestion des collectivit&eacute;s territoriales, Coordonnateur pour l'Afrique de l'ouest et du centre du programme international de formation aux m&eacute;thodes d'exigibilit&eacute; des droits &eacute;conomiques, sociaux et culturels et pr&eacute;sident du r&eacute;seau national d'appui &agrave; la promotion de l'&eacute;conomie sociale et solidaire du Mali.<br/> Mamadou Goita, ing&eacute;nieur et socio &eacute;conomiste du d&eacute;veloppement. Secr&eacute;taire ex&eacute;cutif du R&eacute;seau des organisations paysannes et de producteurs de l'Afrique de l'Ouest (Roppa) et directeur ex&eacute;cutif de l'Irpad, Institut de recherche et de promotion des alternatives en d&eacute;veloppement.</p> <p><a name="1">1</a> D&eacute;finition adopt&eacute;e par le RENAPESS lors de l'atelier national sur les concepts de l'ESS en octobre 2003.</p> <p><a name="2">2</a> KOUMARE Madani, Discours de cadrage, mois de la Solidarit&eacute; 2009.</p> <p><a name="3">3</a> Le secteur informel est constitu&eacute; au Mali par des unit&eacute;s de production et de prestation n'ayant pas d'identification fiscale et qui ne tiennent pas de comptabilit&eacute; r&eacute;guli&egrave;re. Il se caract&eacute;rise par une tr&egrave;s grande pr&eacute;carit&eacute; des conditions d'exercice des activit&eacute;s.</p> <p><a name="4">4</a> « Les entreprises d'&eacute;conomie sociale sont des entit&eacute;s constitu&eacute;es collectivement pour produire des biens et services destin&eacute;s au march&eacute;, avec comme principes de base la gestion coll&eacute;giale, la responsabilit&eacute; partag&eacute;e et l'injection consensuelle des revenus g&eacute;n&eacute;r&eacute;es dans le d&eacute;veloppement des activit&eacute;s et les besoins socioculturels» (RENAPESS, Atelier national de d&eacute;finition des concepts, octobre 2003).</p> <p><a name="5">5</a> Observatoire de l'Emploi et de la Formation au Mali, Etude sur le march&eacute; de l'emploi au Mali, 2004</p> <p><a name="6">6</a> Quand nous parlons d'agriculture il s'agit de l'ensemble des activit&eacute;s agro-sylvo-pastorales incluant la production agricole (v&eacute;g&eacute;tale), l'&eacute;levage, la peche, la foresterie. </p> </div></td> </tr> <tr> <td><div class="ufsotto"> Universitas Forum, Vol. 3, No. 2, June 2012</div> <hr width="100%" noshade color="#009900"> </td> </tr> </table> </body> </html>